Les Deux Magots : la renaissance d’un mythe parisien

Par Mallorie

Saint-Germain-des-Prés retrouve l’une de ses plus belles muses. Après deux mois d’une rénovation aussi minutieuse que respectueuse, le restaurant Les Deux Magots rouvre ses portes le 10 mars 2025. L’adresse culte du boulevard Saint-Germain, fief des écrivains, des amoureux de jazz et des flâneurs éclairés, s’offre une nouvelle jeunesse sans trahir son âme. Mieux qu’un simple lifting, c’est une déclaration d’amour à l’élégance parisienne, à l’histoire littéraire et à l’art de vivre à la française.

Une salle historique sublimée

Il fallait oser toucher à ce décor qui a vu défiler Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Hemingway ou Prévert. Et pourtant, le pari est réussi : la salle historique se pare de miroirs nouveaux et les célèbres statues chinoises, témoins immobiles de tant de conversations brillantes, ont été restaurées avec soin par des mains expertes de l’Institut National du Patrimoine. Les vérandas s’habillent de lumière et de délicatesse, redessinant la perspective sur l’effervescence germanopratine.

Mais la grande nouveauté se niche sous vos pieds : une boutique élégante prend ses quartiers au sous-sol, proposant assiettes, tasses, livres et gourmandises à l’effigie de la Maison. L’idée est d’emporter un fragment de ce lieu chargé de mémoire, comme on glisse un marque-page entre deux chapitres d’un roman qu’on adore.

Une carte qui conjugue tradition et créativité

À la carte, le chef et ses équipes ont su préserver les fondamentaux : escargots géants de Bourgogne, tartare de bœuf charolais, blanquette de veau Primavera, tout en insufflant une fraîcheur créative. Le filet de bar sauce vierge, les gambas rôties et leur risotto crémeux, ou encore la côte de veau basse température aux morilles, réconcilient patrimoine culinaire et modernité gourmande.

Chaque mois, les suggestions du moment s’invitent comme une promenade au rythme des saisons : carré d’agneau en croûte d’herbes, filet de turbot beurre blanc citronné… À ces plats s’ajoute désormais une proposition d’exception : un caviar Prunier à déguster à la cuillère, flanqué d’une coupe de champagne, dans une alliance parfaite de chic et de raffinement.

Coté sucré, le célèbre plateau de pâtisseries est incroyable, mention spéciale pour l’Énigme d’Auguste, œuvre sucrée signée Arnaud Larher, où la ganache à la vanille flirte avec une mousse intense au chocolat noir.

L’art de recevoir, en héritage

Ici, l’élégance se glisse jusqu’au bout des manches de vestes noires. Le ballet des garçons de café, tout en discrétion et en efficacité, perpétue une tradition du service à la française, où le détail devient rituel. Certains membres de l’équipe comptent plus de trente ans de Maison. Une fidélité rare qui en dit long sur l’esprit de famille qui règne entre les murs.

Catherine Mathivat, propriétaire passionnée et héritière d’un siècle de savoir-faire, veille au grain. Son ambition est de faire de chaque venue une parenthèse hors du temps, entre culture, cuisine et conversation.

Un lieu, une légende

Les Deux Magots, c’est bien plus qu’un café. C’est un théâtre du quotidien, un haut-lieu de l’intellect, un repaire d’esthètes. Depuis sa création en 1884, l’adresse n’a cessé de réinventer son récit. Prix littéraires, concerts de jazz, rencontres d’auteurs… Chaque rendez-vous est une célébration de la culture vivante.

Et désormais, le mythe voyage : Tokyo, Riyad, São Paulo… La marque s’exporte sans se diluer, fidèle à sa devise : “évolution sans révolution”.

Les Deux Magots ne se contentent pas d’être une adresse : ils sont une expérience. Un art de recevoir, un art de déguster, un art de célébrer. Mieux encore, un art de vivre Paris.

Adresse : 6 Pl. Saint-Germain des Prés, 75006 Paris

Téléphone : 01 45 48 55 25

Site web : lesdeuxmagots.fr

Le fantôme de l’Opéra au Théâtre Antoine : quand la nuit se met à chanter

Le fantôme de l’Opéra au Théâtre Antoine : quand la nuit se met à chanter

Paris n’en finit jamais de se rêver en théâtre. Mais cet automne, c’est une autre ombre, plus ancienne, plus obsédante, qui viendra hanter la scène du Théâtre Antoine : celle du Fantôme de l’Opéra. Sous la plume de Benoît Solès et la direction de Julien Alluguette, le mythe renaît pour offrir une création musicale française, une relecture sensible et flamboyante du roman de Gaston Leroux, où la voix humaine devient miroir de l’âme.

Tempur

Tempur

Il y a des nuits qui vous redressent le dos et d’autres qui vous redressent la vie. Tempur appartient à cette seconde catégorie. Derrière son nom un peu futuriste se cache une promesse : celle d’un sommeil calibré comme une mission spatiale, doux comme un atterrissage sur la Lune.

« Le bourgeois gentilhomme » de Molière

« Le bourgeois gentilhomme » de Molière

Le Théâtre Antoine accueille cette saison une nouvelle version du Bourgeois gentilhomme mise en scène par Jérémie Lippmann, avec Jean Paul Rouve dans le rôle de Monsieur Jourdain. Le pari était audacieux : revisiter le chef d’œuvre de Molière sans le dénaturer, tout en y insufflant la fantaisie et l’énergie d’un spectacle total. Le résultat est éclatant : deux heures d’un théâtre à la fois foisonnant, drôle et profondément humain.

Cher Evan Hansen

Cher Evan Hansen

Dans l’ombre vibrante du théâtre de la Madeleine, Cher Evan Hansen déploie un univers fait de silence palpable, de mots suspendus et de musique qui nous touche directement. C’est une pièce qui ne cherche pas à impressionner par les artifices, mais à nous inviter, humblement, dans le monde intérieur de ses personnages.