En arrivant au Moulin de Léré, nous longeons un ruisseau et passons devant le moulin encore en activité. Fermez les yeux et imaginez le doux bruit de l’eau s’écoulant de la roue du moulin, le chant mélodieux des oiseaux et la découverte d’un jardin luxuriant de flore sauvage. Un poêle à bois extérieur diffuse une odeur rassurante de bois brûlé. Vous y êtes ?
Irène, la propriétaire des lieux, nous accueille avec un sourire chaleureux et un accent enchanteur. Originaire du nord de l’Espagne, elle et Frédéric, venant de la côte basque, ont parcouru le monde, notamment l’Australie, avant de tomber amoureux de cette région. Ils se sont installés au Moulin il y a dix ans.
Nous découvrons la chambre Cerf, où nous passerons la nuit, avec une vue imprenable sur la montagne, immergée dans la nature. L’odeur de l’herbe mouillée et des prés environnants emplit l’air. La journée se termine dans une atmosphère brumeuse, créant une ambiance féérique, comme si un voile de coton avait enveloppé la montagne.
Le Dîner : une symphonie culinaire en huit services
Le dîner est une véritable exploration de l’univers du chef Frédéric Molina, composé de huit services. Le chef met un point d’honneur à utiliser des produits locaux, cultivant lui-même de nombreuses fleurs et plantes sauvages, selon la cueillette du jour. Il collabore également avec des producteurs locaux, tels qu’Anne, la fromagère, dont nous avons pu déguster des fromages exquis, notamment un beaufort affiné pendant 14 mois, une rareté.
En amuse-bouche :
- Perche au vinaigre de cidre, crème crue, raifort.
- Bouchée fromagère et végétale.
- Écorce de jeunes pousses printanières, sérac, pralin de noisette : un véritable petit jardin en une bouchée, avec la fraîcheur des fleurs et des jeunes pousses, parfaitement assaisonnées.
Entrées :
- Balade printanière dans le Chablais, ail des ours : un coup de cœur pour cette entrée, combinant la fraîcheur du fromage de chèvre et la puissance de l’ail des ours. Un plat que l’on adore ou que l’on aime moins ; pour nous, c’était un véritable coup de cœur.
- Boya du Lac, tempura de consoude et tarama du Léman : la Boya, provenant directement du Lac Léman, et la consoude, cueillie dans le jardin, offrent une expérience gustative locale unique.
Plats :
- Asperges du pauvre : le chef travaille le cœur du poireau en une délicatesse qu’il appelle « asperge du pauvre ».
- Aileron de morilles sauvages : une assiette printanière aux couleurs vives, avec des petits pois verts et des champignons bruns, tous deux fraîchement cueillis du jardin.
- Omble chevalier, beurre blanc et fleurs sauvages : une poésie dans l’assiette, avec un morceau d’omble cru délicat et une émulsion au beurre blanc et à la fleur de sureau inoubliable.
- Cabri de la Chèvrerie des Barrettes & sa garniture printanière.
Desserts :
- Tartare au couteau de rhubarbe, fleurs sauvages : la fraîcheur à l’état pur, avec de fines tranches de rhubarbe crue et des fleurs, sur un lit de granité à la rhubarbe. Un dessert intensément rafraîchissant que nous avons adoré.
- Lait de nos montagnes fumé au foin de nos jardins : un délice de lait mousseux et crémeux, avec une note caramélisée de confiture de lait maison. Délicieux.
Avant le dessert, nous n’avons pas résisté au magnifique plateau de fromages : chèvre frais aux fleurs, reblochon crémeux et beaufort longuement affiné. Un véritable plaisir pour les amateurs de fromages !
Une expérience unique et authentique
Nous avons eu le privilège de découvrir le jardin avec le chef, de comprendre l’histoire de sa cuisine et de goûter de nombreuses fleurs et plantes sous ses conseils. Chaque bouchée, chaque parfum, rappelle la passion de Frédéric pour la nature. Quand la cuisine est faite avec amour, on le ressent !
Alors, joyeux 10e anniversaire à vous, et bravo pour ce que vous faites. Merci de nous avoir fait découvrir votre univers et de nous avoir régalés.