Il était une fois une femme extraordinaire qui avait fait des études de lettres.
D’une famille d’artistes, elle se retrouve dans un conservatoire de musique. Un univers important à ses yeux. Des cours de trapèze, de la danse, du théâtre à la rue blanche, la voilà stagiaire à la comédie française ! Theatre du Vieux Colombier.
Puis…
Viendront l’écriture de formidables scénarios, des mises en scène au théâtre (le salon d’été, l’école des femmes, 3 hommes et un couffin). Du cinéma. Des merveilles.
Beaucoup se rappellent du magnifique « 3 hommes et un couffin », bien entendu. Cesar. Un record en nombre d’entrées pour l’époque ! 12 millions d’entrées !
Mais je me souviens aussi de « Romuald et Juliette », du César que reçoit « la crise », de « la belle verte », de « chaos », qui m’avait tant remué. Bouleversé.
« 18 ans après », « Saint Jacques…la Mecque » qui me rappelle le fascinant pays basque.
Coline Serreau a travaillé avec Robert Hossein, Charles Aznavour, Francis Perrin, Michel Piccoli, Gérard Depardieu, Vincent Lindon, Sami Frey, Michel Aumont, André Dussolier, Roland Giraud, Michel Boujenah, Daniel Auteuil, Catherine Frot, Line Renaud ! Et tant d’autres !
D’autres films…Des documentaires…Elle travaille. S’investissant dans les idées auxquelles elle croit. Des thématiques (bien en avance sur son époque selon moi) comme la cause féministe, le monde du travail. La nature et sa fragilité.
Cette comédienne de talent a obtenu 5 Molières pour « quisaitout et grobeta », a fait rire bien du monde dans « lapin lapin ».
Elle est également passionnée par les chorales. Une passion qu’elle transmet naturellement. Elle en crée une. La dirige.
D’ailleurs, toujours par rapport à la musique, elle a composé, sachez le, des thèmes musicaux pour « la belle verte » et « 18 ans après ».
Elle a mis en scène des opéras et des opérettes ! « Manon » de Massenet, « le barbier de Séville » de Rossini, ou encore « la chauve souris » de Strauss fils.
Coline Serreau a une énergie constante. Côté télévision…Elle participe à une série à grand succès « le château des oliviers », joue dans « les gens de Mogador » et une adaptation de « au nom de tous les miens » avec Michael York.
Deux nominations aux Césars. Un prix d’interprétation à Venise. Coline Serreau a mené sa carrière avec une passion extraordinaire.
Le spectacle « la belle histoire » commence avec son arrivée. On est presque dans son salon. Entre copains. Elle nous raconte alors des souvenirs. Des anecdotes. Des situations catastrophiques à l’époque qui font rire les spectateurs, bien des années plus tard. Une télévision qui rend bête. Un appareil électro ménager qui se fait la malle. Un extrait de film où les acteurs bafouillent, tentant de rester sérieux. Un opéra où des danseurs de hip-hop surprennent et émerveillent l’assistance. Des acrobates. Un couple extraordinaire qui danse tout en se battant. La chorégraphie est hilarante. Difficile d’expliquer cet accord parfait entre deux corps, à la fois classique et moderne.
Coline lit alors un extrait de film. Une femme mûre qui annonce à ses enfants qu’elle part avec un jeune. Et…qui s’en fout. Littéralement. Hommage à une autre grande dame.
Ces enchaînements entre l’écran et la scène ne gênent pas le rythme du spectacle. Le dynamisme de Mme Serreau est incroyable. Mention spéciale à la scène dans l’église. Le courage de dénoncer l’absurdité des préjugés. Des mœurs. Des idées. Des opinions.
Prolongations au Théâtre Michel les 27 novembre, 11 et 18 décembre, et tous les lundi à partir du 15 janvier 2024.