D’après Pride and justice d’Isabel McArthur. Très librement adapté du roman de Jane Austen. Si les multiples versions cinématographiques sont dans votre esprit, vous risquez la surprise. Voire l’infarctus. Car c’est agréablement irrévérencieux. Même si l’amour est au rendez vous.
Espoir. Désir. Argent. Statut social. Ironie. Turbulence. Péripéties aristocratiques. Et place de la femme dans un siècle masculin. Bien des thèmes qui sont abordés avec malice et de bons jeux de mots.
La mise en scène déjantée de Johanna Boye est un grand bol d’air frais ! C’est dynamique. Farfelu. Mais c’est cohérent.
Le public rit devant cette tendre parodie très réussie. Les 5 sœurs Bennet qui se travestissent et leur mère qui veut les marier dans un monde dominé par les hommes. Chaque bal devient l’espoir de faire survivre la famille à travers un mariage inespéré. D’où ce rythme un peu fou sur la scène du théâtre Saint Georges.
Les décors coulissent en chansons. Les karaokes dévoilent de vrais talents. Les spectateurs sont interpelés plusieurs fois. L’énergie des comédiennes. Sur scène. Dans la salle. Les enchaînements. Pas de temps morts pour ce classique réveillé de la littérature !
Le point de vue des domestiques est une sacrée trouvaille, ainsi que cette musicienne qui, proche des spectateurs ou sur scène, accompagne avec humour les différentes situations loufoques. Les femmes deviennent des hommes et vice versa, le temps d’une perruque. D’un ton. D’une démarche.
Les voix et les chorégraphies sont parfaites, au service d’une critique des mœurs de l’époque.
Cette version française de Virginie Hocq et Jean Marc Victor est donc d’une fantaisie décapante ! À applaudir sans modération.
Orgueil et préjugés…ou presque.
Au Théâtre Saint Georges
Avec Emmanuel Bougerol, Lucie Brunet, Céline Hesperin, Magali Genoud, Agnès Pat, Melody Linhart à la guitare.