La rencontre est donc une lutte verbale en plusieurs étapes. Ce qui est dit. Ce qui ne l’est pas. Le silence est bavard. La discussion s’envenime, s’apaise, le rythme reprend comme la pulsation d’un cœur. Du rire. Une gêne. La vérité est presque là, elle se dessine puis s’évapore comme la neige dans les lointains.
Les spectateurs s’interrogent, se font mener en bateau par la mise en scène affûtée. Le suspense se réfugie dans chaque non-dit. Chaque geste. Chaque regard. Et le décor augmente la tension qui flotte dans l’air du théâtre. Le jeu se fait enjeu.
Le tête à tête offre des rebondissements. Von Bulow (Patrick Chesnais) et son avocat Alan Dershowitz (Nicolas Briançon) nous mènent par le bout du nez, avec cette vieille histoire mêlant l’amour et le sordide. Jusqu’à la fin.
La mise en scène donne à réfléchir. Qu’est ce qui motive nos actes ? Qu’est ce qui fait que notre vie bascule ? Que ceux qui semblent avoir tout paraissent finalement si désœuvrés ?
L’avocat s’immisce, curieux, dans le passé du client. Le client joue avec le feu, avec nos nerfs. Est-il innocent ? Est-ce un jeu ? De la folie ? Pourquoi ce faux évanouissement ? Pourquoi sentons nous ce mal être ? Il reste souvent vague, prudent, en dépit des phrases qui fusent. Frappent. Les deux comédiens incarnent parfaitement leurs personnages.